Voilà, je voulais un peu de Venus ici, c'est bien le seul côté vénal que vous pourriez me trouver. J'aurais préféré un autre clip, d'une autre chanson, de cet album magnifique (Vertigone), mais pas trouvu.
vendredi 25 avril 2008
mercredi 23 avril 2008
Voilà, des futurs collègues
Courts-métrages réalisés en 2006 dans le cadre d'un travail sur les représentations des différentes professions du secteur social...
lundi 21 avril 2008
Analyse yourself children's song
Juliette avait Roméo
Napoléon son chapeau
Henri IV son cheval blanc,
Dracula ses dents,
La Bretagne a ses menhirs,
La Joconde a son sourire,
Jeanne d'Arc a des moutons,
Et moi j'ai de la barbe au menton.
Refrain
Sans ma barbe, quelle barbe !
Je suis comme un chien sans puces
Bonjour c'est Milan sans Rémo.
Sans ma barbe, quelle barbe !
Il y a plus de consensus ni de Cuba sans cacao.
Quand Moselle Pont-à-Mousson,
Comme Jacob a Delaffon,
La maison des courants d'air
La feuille a l'envers,
Samson aimait Dalila,
Quelque part Guat aime Allah,
Baucis aimait Philémon,
Et moi j'aime la barbe au menton.
Refrain
Sans ma barbe, quelle barbe !
Je suis comme un chien sans puces
Bonjour c'est Milan sans Rémo.
Sans ma barbe, quelle barbe !
Il y a plus de consensus ni de Cuba sans cacao.
Brosse à dents barbe à papa,
Ventre à terre Barracouda,
Do à do, Ré à son île
La sardine a l'huile,
Tout le monde a des misères,
La vie a bien des mystères,
Et le cœur a ses raisons,
Moi j'ai de la barbe à mon menton.
Refrain x 2
samedi 19 avril 2008
Bruno Léandri
Donjon mecanique- 10ème anniversaire
Pour finir, le site "Les Murmures du Donjon" organise un grand concours de bande-annonce en partenariat avec les Éditions Delcourt.
Les participants ont jusqu'au 10 avril 2008 pour réaliser une vidéo de 2 minutes maximum, toutes techniques confondues (prises de vues réelles, animation, marionnettes ...) qu'ils doivent mettre en ligne sur Dailymotion. Le grand gagnant verra sa bande-annonce devenir le clip officiel des 10 ans et gagnera la collection complète "Donjon", des figurines "Donjon" par Hazgaard et d'autres surprises.
Tous les participants retenus gagneront un exemplaire du prochain album à paraître à la rentrée prochaine.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le forum officiel des Murmures.
Les votes seront ouverts du 1er au 15 avril 2008.
vendredi 18 avril 2008
Père Desproges
Les commémorations conviendraient moyennement à Pierre Desproges. Ne se considérait-il pas comme un « écriveur » et un humoriste iconoclaste, catégorie esprits libres. Pourtant, vingt ans après sa mort, à seulement 49 ans, radios, télés, éditeurs ne manquent pas le rendez-vous. Ils saluent une œuvre grinçante, où se mêlent des tons très différents, du « pouet-pouet » au génial, et le destin d’un homme.
François Rollin, préfacier d’un livre réunissant 34 saluts à l’artiste, plaide avec ferveur pour cet exercice de mémoire : « Faire de l’art, c’est bien souvent avoir un temps d’avance », assure-t-il, conscient que la prose de Desproges avait été écrite pour la postérité. Pour preuve encore, ces spectacles que lui consacrent régulièrement les nouvelles générations (comme le montage de textes d’Emmanuel Matte actuellement au Splendid Saint-Martin, à Paris).
Une journée d'hommage sur France Inter
Révélé au grand public en 1975 par ses facéties dans l’émission de Jacques Martin, « Le petit rapporteur », Pierre Desproges a marqué de son style les antennes. Notamment sur France Inter. La chaîne publique lui consacre une journée d’hommage ce vendredi. Elle rediffusera, de 10 heures à 11 heures, un numéro du « Tribunal des flagrants délires ». Le procureur Desproges y plaide, sous la houlette du « président » Claude Villers, un réquisitoire fantasque à l’encontre du publicitaire Jacques Séguéla. Un morceau d’anthologie.
Par ailleurs, France Bleu diffuse alternativement dans ses locales un feuilleton au ton juste (1). Ceux qui ont approché l’homme et l’artiste témoignent des étapes du parcours d’un Limousin qui « pratiquait le nettoyage par le rire », selon les mots de Jean-Louis Fournier, le réalisateur de la fabuleuse série « La minute nécessaire de M. Cyclopède. »
Robert MIGLIORINI (La Croix)
(1) « Étonnant, non ? », la série radio en 10 épisodes de sept minutes, de Béatrice Dugué et Julien Collin, est diffusée sur les 40 radios du réseau France Bleu. À partir de ce lundi, sur France Bleu Creuse, Corse, Béarn, Hérault, Quimper et Pays basque.
En train d'étrangler une enfant. IL disait ne pas montrer ses proches à la presse parce qu'il n'avait pas les moyens de payer la rançon. En même temps il est peu probable de reconnaître la petite marie plus de 30 ans après ? Et puis depuis il est mort (oui parce qu'il ne faut pas croire, il est mort et bien (enfin façon d'écrire) mort, jamais remplacé, c'est pour ça qu'on ne fait que le relire, le réécouter. Après on peu reprendre Brassens parlant de la mort pas tout à fait définitive de Brel ou Desproges parlant de la mort de Brassens, ou Rocca parlant de celle de Desproges etc...)
Mais voilà ce qu'il disait à ce propos, en même temps je ne pouvais pas laisser un titre pareil à mon blog sans faire une allusion à cette journée commémorative :
"Messieurs les partisans de la commémoration-souvenir, s'il vous plaît, rangez vos discours, ne lancez pas de souscription, laissez les sculpteurs à leurs vacances."
Pénélope
Selon toute vraisemblance un film que j'irai voir, dès que j'aurai 5 minutes qui dureront un peu plus de deux heures...
jeudi 17 avril 2008
The Maze Of Galious
CodeGalious
Vidéo envoyée par MSXosaure
Le plus grand jeu de tous les temps. A l'époque nous n'avions pas ces codes de triche (ouh lala pas beau), mais on peu dire que ce fût une aventure cette épopée. Il faudrait que je retrouve la scène finale, j'en avais pleuré (je crois bien avoir joué à ce jeu pendant des années) ;)
mardi 15 avril 2008
San Francisco - Maxime Leforestier
Voilà, je ne peux pas m'empêcher de sourire. C'était le tube en 72 et ma mère (qui ressemblait un peu à Nana on peut le dire) chantait cette chanson à ma soeur, puis à mon frère, et enfin à moi. Oui j'ai aussi dit que l'oubli était une bonne chose mais rappelez-vous que j'ai aussi écrit que la mémoire ce n'étais pas mauvais. Pour la peine je remet après un autre morceau qui n'a pour seul intérêt que je l'écoutais en boucle quand j'avais 6 ans. vous l'aurez voulu ! na !
Sigur ros Heima trailer
Voilà, je remets une couche, il y a des liens qui ne fonctionnent plus sur ce blog. Comme toujours une vidéo de qualité, si jamais c'est votre anniversaire faites vous offrir le DVD Heima de Sigur Ros donc, et si ce n'est pas votre anniversaire faites comme si, ne le dites à personne où faites le vous offrir comme un cadeau de non-anniversaire ;)
Le Parricide, Victor Hugo
Un jour, Kanut, à l'heure où l'assoupissement
Ferme partout les yeux sous l'obscur firmament,
Ayant pour seul témoin la nuit, l'aveugle immense,
Vit son père Swéno, vieillard presque en démence,
Qui dormait, sans un garde à ses pieds, sans un chien ;
Il le tua, disant : « Lui-même n'en sait rien. »
Puis il fut un grand roi.
Toujours vainqueur, sa vie
Par la prospérité fidèle fut suivie ;
Il fut plus triomphant que la gerbe des blés ;
Quand il passait devant les vieillards assemblés,
Sa présence éclairait ces sévères visages ;
Par la chaîne des mœurs pures et des lois sages
À son cher Danemark natal il enchaîna
Vingt îles, Fionie, Arnhout, Folster, Mona ;
Il bâtit un grand trône en pierres féodales ;
Il vainquit les Saxons, les Pictes, les Vandales,
Le Celte, et le Borusse, et le Slave aux abois,
Et les peuples hagards qui hurlent dans les bois ;
Il abolit l'horreur idolâtre, et la rune,
Et le menhir féroce où le soir, à la brune,
Le chat sauvage vient frotter son dos hideux ;
Il disait en parlant du grand César : « Nous deux ; »
Une lueur sortait de son cimier polaire ;
Les monstres expiraient partout sous sa colère ;
Il fut, pendant vingt ans qu'on l'entendit marcher,
Le cavalier superbe et le puissant archer ;
L'hydre morte, il mettait le pied sur la portée ;
Sa vie, en même temps bénie et redoutée,
Dans la bouche du peuple était un fier récit ;
Rien que dans un hiver, ce chasseur détruisit
Trois dragons en Écosse, et deux rois en Scanie ;
Il fut héros, il fut géant, il fut génie ;
Le sort de tout un monde au sien semblait lié ;
Quant à son parricide, il l'avait oublié.
Il mourut. On le mit dans un cercueil de pierre ;
Et l'évêque d'Aarhus vint dire une prière,
Et chanter sur sa tombe un hymne, déclarant
Que Kanut était saint, que Kanut était grand,
Qu'un céleste parfum sortait de sa mémoire,
Et qu'ils le voyaient, eux, les prêtres, dans la gloire,
Assis comme un prophète à la droite de Dieu.
Le soir vint ; l'orgue en deuil se tut dans le saint lieu ;
Et les prêtres, quittant la haute cathédrale,
Laissèrent le roi mort dans la paix sépulcrale.
Alors il se leva, rouvrit ses yeux obscurs,
Prit son glaive, et sortit de la tombe, les murs
Et les portes étant brumes pour les fantômes ;
Il traversa la mer qui reflète les dômes
Et les tours d'Altona, d'Aarhus et d'Elseneur ;
L'ombre écoutait les pas de ce sombre seigneur ;
Mais il marchait sans bruit étant lui-même un songe ;
Il alla droit au mont Savo que le temps ronge,
Et Kanut s'approcha de ce farouche aïeul,
Et lui dit : « Laisse-moi, pour m'en faire un linceul,
Ô Montagne Savo que la tourmente assiége,
Me couper un morceau de ton manteau de neige. »
Le mont le reconnut et n'osa refuser.
Kanut prit son épée impossible à briser,
Et sur le mont, tremblant devant ce belluaire,
Il coupa de la neige et s'en fit un suaire ;
Puis il cria : « Vieux mont, la mort éclaire peu ;
De quel côté faut-il aller pour trouver Dieu ? »
Le mont au flanc difforme, aux gorges obstruées,
Noir, triste dans le vol éternel des nuées,
Lui dit : « Je ne sais pas, spectre ; je suis ici. »
Kanut quitta le mont par les glaces saisi ;
Et, le front haut, tout blanc dans son linceul de neige,
Il entra, par delà l'Islande et la Norvége,
Seul dans le grand silence et dans la grande nuit ;
Derrière lui le monde obscur s'évanouit ;
Il se trouva, lui, spectre, âme, roi sans royaume,
Nu, face à face avec l'immensité fantôme ;
Il vit l'infini, porche horrible et reculant
Où l'éclair, quand il entre, expire triste et lent,
L'ombre, hydre dont les nuits sont les pâles vertèbres,
L'informe se mouvant dans le noir ; les Ténèbres ;
Là, pas d'astre ; et pourtant on ne sait quel regard
Tombe de ce chaos immobile et hagard ;
Pour tout bruit, le frisson lugubre que fait l'onde
De l'obscurité, sourde, effarée et profonde ;
Il avança disant : « C'est la tombe ; au delà
C'est Dieu. » Quand il eut fait trois pas, il appela ;
Mais la nuit est muette ainsi que l'ossuaire,
Et rien ne répondit : pas un pli du suaire
Ne s'émut, et Kanut avança ; la blancheur
Du linceul rassurait le sépulcral marcheur ;
Il allait ; tout à coup, sur son livide voile
Il vit poindre et grandir comme une noire étoile ;
L'étoile s'élargit lentement, et Kanut,
La tâtant de sa main de spectre, reconnut
Qu'une goutte de sang était sur lui tombée ;
Sa tête, que la peur n'avait jamais courbée,
Se redressa ; terrible, il regarda la nuit,
Et ne vit rien ; l'espace était noir ; pas un bruit ;
« En avant ! » dit Kanut levant sa tête fière ;
Une seconde tache auprès de la première
Tomba, puis s'élargit ; et le chef cimbrien
Regarda l'ombre épaisse et vague, et ne vit rien ;
Comme un limier à suivre une piste s'attache,
Morne, il reprit sa route ; une troisième tache
Tomba sur le linceul. Il n'avait jamais fui ;
Kanut pourtant cessa de marcher devant lui,
Et tourna du côté du bras qui tient le glaive ;
Une goutte de sang, comme à travers un rêve,
Tomba sur le suaire et lui rougit la main ;
Pour la seconde fois il changea de chemin,
Comme en lisant on tourne un feuillet d'un registre,
Et se mit à marcher vers la gauche sinistre ;
Une goutte de sang tomba sur le linceul ;
Et Kanut recula, frémissant d'être seul,
Et voulut regagner sa couche mortuaire ;
Une goutte de sang tomba sur le suaire ;
Alors il s'arrêta livide, et ce guerrier,
Blême, baissa la tête et tâcha de prier ;
Une goutte de sang tomba sur lui. Farouche,
La prière effrayée expirant dans sa bouche,
Il se remit en marche ; et, lugubre, hésitant,
Hideux, ce spectre blanc passait ; et, par instant,
Une goutte de sang se détachait de l'ombre,
Implacable, et tombait sur cette blancheur sombre.
Il voyait, plus tremblant qu'au vent le peuplier,
Ces taches s'élargir et se multiplier ;
Une autre, une autre, une autre, une autre, ô cieux funèbres !
Leur passage rayait vaguement les ténèbres ;
Ces gouttes, dans les plis du linceul, finissant
Par se mêler, faisaient des nuages de sang ;
Il marchait, il marchait ; de l'insondable voûte
Le sang continuait à pleuvoir goutte à goutte,
Toujours, sans fin, sans bruit, et comme s'il tombait
De ces pieds noirs qu'on voit la nuit pendre au gibet ;
Hélas ! qui donc pleurait ces larmes formidables ?
L'infini. Vers les cieux, pour le juste abordables,
Dans l'océan de nuit sans flux et sans reflux,
Kanut s'avançait, pâle et ne regardant plus ;
Enfin, marchant toujours comme en une fumée,
Il arriva devant une porte fermée
Sous laquelle passait un jour mystérieux ;
Alors sur son linceul il abaissa les yeux ;
C'était l'endroit sacré, c'était l'endroit terrible ;
On ne sait quel rayon de Dieu semble visible ;
De derrière la porte on entend l'hosanna.
Le linceul était rouge et Kanut frissonna.
Et c'est pourquoi Kanut, fuyant devant l'aurore
Et reculant, n'a pas osé paraître encore
Devant le juge au front duquel le soleil luit ;
C'est pourquoi ce roi sombre est resté dans la nuit,
Et, sans pouvoir rentrer dans sa blancheur première,
Sentant, à chaque pas qu'il fait vers la lumière,
Une goutte de sang sur sa tête pleuvoir,
Rôde éternellement sous l'énorme ciel noir.
L'amour et la mort, Louise Ackermann (1813-1890)
Un poème, puisque je n'en mets pas souvent ici, et puis je vais en remettre un autre juste après...
L'amour et la mort
I
Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment,
Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
Font le même serment :
Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
Avec étonnement entendent prononcer,
Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent
Et qui vont se glacer.
Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse
Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur,
Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse
D'un instant de bonheur ?
Amants, autour de vous une voix inflexible
Crie à tout ce qui naît : "Aime et meurs ici-bas ! "
La mort est implacable et le ciel insensible ;
Vous n'échapperez pas.
Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure,
Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
Et perdus dans le sein de l'immense Nature,
Aimez donc, et mourez !
II
Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile
Quand un charme invincible emporte le désir,
Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile
A frémi de plaisir.
Notre serment sacré part d'une âme immortelle ;
C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ;
Nous entendons sa voix et le bruit de son aile
Jusque dans nos transports.
Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie
Pâlir au firmament les astres radieux,
Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,
Leur lien pour les cieux.
Dans le ravissement d'une éternelle étreinte
Ils passent entraînés, ces couples amoureux,
Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte
Un regard autour d'eux.
Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ;
Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;
Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe
Leur pied heurte en chemin.
Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,
Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers,
Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire
S'ils mouraient tout entiers ?
Sous le voile léger de la beauté mortelle
Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt,
Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : " C'est Elle ! "
Et la perdre aussitôt,
Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée
Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour.
Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée
Pour un être d'un jour !
Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,
Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir,
Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles
Ne puissent t'émouvoir,
Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre
Tu dises : " Garde-les, leurs cris sont superflus.
Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ;
Tu ne les rendras plus ! "
Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ;
Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein.
Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,
Va s'aimer dans ton sein.
III
Eternité de l'homme, illusion ! chimère !
Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain !
Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère,
Il lui faut un demain !
Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle
Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,
Vous oubliez soudain la fange maternelle
Et vos destins bornés.
Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires
Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?
Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
En face du néant.
Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
" J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. "
La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux.
Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse
A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;
La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :
"Nous aussi nous aimons !"
Heureux, vous aspirez la grande âme invisible
Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;
La Nature sourit, mais elle est insensible :
Que lui font vos bonheurs ?
Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle,
C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle,
Et vous laisse la mort.
Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;
Le reste est confondu dans un suprême oubli.
Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
Son voeu s'est accompli.
Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines,
Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,
Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines
Vous jettent éperdus ;
Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre
Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,
Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre
L'Infini dans vos bras ;
Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims,
Ces transports, c'est déjà l'Humanité future
Qui s'agite en vos seins.
Elle se dissoudra, cette argile légère
Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ;
Les vents vont disperser cette noble poussière
Qui fut jadis un coeur.
Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame
De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,
Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,
Dans les âges lointains.
Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,
Se passent, en courant, le flambeau de l'amour.
Chacun rapidement prend la torche immortelle
Et la rend à son tour.
Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante,
Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,
De la tenir toujours : à votre main mourante
Elle échappe déjà.
Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;
Il aura sillonné votre vie un moment ;
En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme
Votre éblouissement.
Et quand il régnerait au fond du ciel paisible
Un être sans pitié qui contemplât souffrir,
Si son oeil éternel considère, impassible,
Le naître et le mourir,
Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,
Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu !
Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime,
Et pardonnez à Dieu !
Nul amour ne meurt s'il vit
Alain Souchon La vie ne vaut rien
Alain Souchon La vie ne vaut rien
La Vie Ne Vaut Rien
Il a tourné sa vie dans tous sens
Pour savoir si ça avait un sens
L'existence
Il a demandé leur avis
A des tas de gens ravis
Ravis ravis
De donner leur avis sur la vie
Il a traversé les vapeurs
Des derviches tourneurs
Des haschich fumeurs
Et il a dit
La vie ne vaut rien rien
La vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens tiens
Mais moi quand je tiens
Là dans mes deux mains éblouies
Les deux jolis petits seins de mon amie
Là je dis
Rien rien rien
Rien ne vaut la vie
Il a vu l'espace qui passe
Entre la jet set, les fastes les palaces
Et puis les techniciens de surface
D'autres espèrent dans les clochers les monastères
Voir le vieux sergent pépère
Mais ce n'est que Richard Gere
Il est entré comm' un insecte
Sur sites d'internet
Voir les gens des sectes
Et il a dit
La vie ne vaut rien rien
La vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens tiens
Mais moi quand je tiens
Là dans mes deux mains éblouies
Les deux jolis petits seins de mon amie
Là je dis
Rien rien rien
Rien ne vaut la vie
Il a vu manqu' d'amour, manqu' d'argent
Comm' la vie c'est détergent
Et comm' ça nettoie les gens
Il a joué jeux interdits
Pour des amis endormis
Et il a dit
La vie ne vaut rien rien
La vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens tiens
Mais moi quand je tiens
Là dans mes deux mains éblouies
Les deux jolis petits seins de mon amie
Là je dis
Rien rien rien
Rien ne vaut la vie
Mon Amie La Rose
(Paroles : Cécile Caulier / Musique : Cécile Caulier, Jacques Lacombe 1964)
Françoise Hardy (France)
On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l'a dit ce matin
A l'aurore je suis née
Baptisée de rosée
Je me suis épanouie
Heureuse et amoureuse
Aux rayons du soleil
Me suis fermée la nuit
Me suis réveillée vieille
Pourtant j'étais très belle
Oui j'étais la plus belle
Des fleurs de ton jardin
On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l'a dit ce matin
Vois le dieu qui m'a faite
Me fait courber la tête
Et je sens que je tombe
Et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu
J'ai le pied dans la tombe
Déjà je ne suis plus
Tu m'admirais hier
Et je serai poussière
Pour toujours demain.
On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Est morte ce matin
La lune cette nuit
A veillé mon amie
Moi en rêve j'ai vu
Eblouissante et nue
Son âme qui dansait
Bien au-delà des nues
Et qui me souriait
Crois celui qui peut croire
Moi, j'ai besoin d'espoir
Sinon je ne suis rien
Ou bien si peu de chose
C'est mon amie la rose
Qui l'a dit hier matin.
lundi 14 avril 2008
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dimanche 13 avril 2008
legendary pink dots - i love you in your tragic beauty
I watched you in your tragic beauty walk beneath my window.
Eyes aimed high, but unfocused . . . . sure, you never noticed me.
You always wore the same dress; always bore the same
expression: "It's a loveless world so what's the point of looking?
Let it be . . ." I considered throwing roses--thought I'd maybe
wave a flag. Had to try and force some small connection--
but, there's a snag. It's my confession that I watch you in
my tragic isolation. In my fear . . . that's the way it's been
for years. That's the way it will always be . . .
samedi 12 avril 2008
Sur l'internet...
|
Sept ans après son livre-événement La Femme seule et le Prince charmant, Jean-Claude Kaufmann, sociologue et directeur de recherche au CNRS, publie une édition actualisée, dans laquelle il évoque les nouveaux modes de rencontres sur Internet.Paru le 01.11.2006, par Caroline Sallé Qu’est-ce qui caractérise les rencontres on line ? La première chose, c’est l’élargissement du choix. On fait défiler les profils et, d’un clic, on se sert, un peu comme on choisirait son yaourt dans un supermarché. Ensuite, la rencontre par écran interposé rend le premier contact très facile et confortable. On peut échanger même en charentaises, même mal rasé ou pas épilée. On est dans l’illusion que tout est simple parce que l’on peut contourner le problème de l’image. Mais gare à l’effet boomerang lorsque les gens se voient en vrai. Pour qui cherche à s’engager, les sites de rencontres peuvent-ils être préjudiciables ? Oui, surtout chez les femmes qui sont souvent à la recherche du bon partenaire. Chez les hommes, en revanche, on compte beaucoup de chasseurs sexuels dont la démarche est consumériste. Zapping oblige, on se fait parfois jeter rudement. Ces comportements ne font que renforcer le déficit d’estime de soi, déjà très présent dans nos sociétés. En même temps, s’il y a de la violence dans ces contacts, ils ne sont pas dénués d’humanité. Les sites de rencontres sont surtout créateurs d’une multitude de micro-liens sociaux. L’amour à portée de clic serait finalement un leurre ? Le problème n’est pas tant de trouver l’amour que de ne pas tomber « amoureux » toutes les deux minutes. Trop de choix tue le choix. Finalement, loin de répondre au problème contemporain de l’engagement, les sites de rencontres l’aggravent. Ils rendent l’amour encore plus improbable. D’ailleurs, sur les blogs ou dans les forums, les internautes terminent souvent leurs échanges par le mot « courage ». Comme si la recherche amoureuse sur le Net en nécessitait énormément. La Femme seule et le Prince Charmant, aux Éditions Armand Colin, 280 pages, 20 €. Sortie en librairie le 23 octobre. |
Mais à qui pensé-je ?
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux
Archives radiophoniques
Don, reconnaissance de l’autre et échange des savoirs
Chacun en fait l’expérience : échanger son savoir avec autrui suscite un enrichissement réciproque. Mais nombre de personnes sont privées de cet enrichissement, peut-être parce que l’humanité a oublié la source de ses cultures…
Ce texte de Michel Serres, initialement publié dans la revue Quart Monde, aborde les thèmes du don, de l’échange, de la reconnaissance et de l’exclusion, qui sont en jeu dans toute relation humaine et prennent toute leur dimension dans une démarche de travail coopératif (telle que celle dont il s’agit ici, entre universitaires et familles très défavorisées).
J’ai enseigné pendant trente ans dans cette maison, la Sorbonne, mais j’avoue n’avoir jamais fait oeuvre aussi utile et peut-être aussi décisive que le travail que j’ai fait avec mes amis d’ATD Quart Monde depuis quelques années dans le cadre de ce partage des savoirs.
Je voudrais, pour commencer nos travaux, en avoir une vision globale, et en tirer trois enseignements. Le premier porterait sur l’échange des savoirs, le second sur l’oubli de toutes les institutions humaines concernant leurs origines, le troisième sur ce qu’on est convenu de nommer la reconnaissance.
Avoir le beurre et l’argent du beurre…
L’échange. Supposons que je tienne dans ma main un morceau de pain, que je rencontre quelqu’un qui n’en ait pas et que, pour une raison ou pour une autre, je décide de le lui donner. Ce processus a deux états. Dans le premier état, j’ai ce morceau de pain dans ma main et mon voisin ne l’a pas ; dans le deuxième, je n’ai plus de morceau de pain, et mon voisin l’a. Dans le premier cas, j’ai gagné et il a perdu, dans le second cas, j’ai perdu et il a gagné. Les savants appellent cela un jeu à somme nulle : celui qui donne, perd et celui qui reçoit, gagne. L’un perd quand l’autre gagne, et vice-versa. Si l’on additionne les deux états, on arrive à zéro, un jeu à somme nulle.
Supposons maintenant que dans ma main, il n’y ait plus un morceau de pain, de l’argent ou un bien quelconque mais un savoir (un tour de main, réparer une mobylette, une expérience, un comptage, un poème, un théorème…) Dans un premier état, la personne connaît l’astuce, le texte et elle rencontre un voisin qui ne le connaît pas. Si elle le donne, elle enseigne à son voisin cette chose qu’il ne savait pas. Alors advient quelque chose d’absolument nouveau par rapport à l’équilibre de ce don : le premier donne au second ce savoir tout en le gardant alors que le second le reçoit, le gagne. En fin de compte, les deux ensemble l’acquièrent et il est probable que l’enseignant
clarifie ce qu’il donne en l’expliquant. Dans ce nouvel échange qui ne concerne pas un bien quelconque mais un savoir, les deux gagnent en même temps. Quelque chose de miraculeux vient de se passer. Le don crée de la valeur, puisque celui qui acquiert ne rend pas plus pauvre celui qui donne et il peut arriver que le donateur s’enrichisse de donner. Cela n’arrive jamais dans l’échange de biens marchands, ce pourquoi je l’appelle un miracle.
Passons maintenant du don à l’échange. L’échange se résume dans le proverbe populaire selon lequel nul ne peut avoir en même temps le beurre et l’argent du beurre. Une fois faite la transaction - l’achat - l’argent change de poche et le beurre change de main. On peut dire que rien ne se passe dans cet échange, sauf la répétition d’un même équilibre sur un plateau dont on change simplement la place. Cette absence totale d’événements fonde la civilisation de l’argent et le commerce, fondés eux-mêmes sur la rareté. Si le premier donne le beurre, il ne l’a plus, si le second cède l’argent, il ne l’a plus. Quand l’un perd, l’autre gagne, mais par l’échange, chacun ne gagne que ce que l’autre perd. Les savants appellent cela aussi un jeu à somme nulle.
Or l’échange de savoirs enrichit à nouveau les deux parties, chacun acquérant le beurre et l’argent du beurre. Voilà pourquoi, l’enseignement ou l’échange de savoirs tel qu’ATD Quart Monde le pratique se fonde sur un circuit dont la loi fondamentale contredit les lois ordinaires de l’échange marchand. L’école et la société ne fonctionnent pas selon les mêmes lois.
Contrairement aux dires usuels, politiques et même ministériels, l’école, gratuite, produit vraiment quelque chose, alors que l’échange marchand fonctionne sur des jeux à somme nulle. La seule valeur ajoutée est toujours le savoir.
Supposons maintenant que cet échange soit réciproque. Il arrive en effet que celui qui enseigne veuille jouir d’une certaine supériorité sur celui qui ne sait pas. Pour éviter à nouveau cette inégalité, il suffit de transformer l’échange en échange réciproque. Mais l’ignorant, que possède-t-il, au départ, dans cette relation d’échange réciproque ? Il suffit pour établir un équilibre d’admettre ce qui est fondamentalement vrai : chacun a quelque chose à enseigner, y compris ces personnes considérées comme les plus démunies. Tout homme sait quelque chose, chacun donc peut enseigner et c’est sur cette base profonde que nous avons travaillé. Du coup l’échange de savoirs ne se fait plus à sens unique, mais à deux partenaires au moins. Chacun est l’enseignant et l’enseigné de l’autre. Les deux partenaires gagnent énormément dans cette transaction qui multiplie les bénéfices du don. Chacun gagne le beurre de l’autre et garde le sien propre. Chacun gagne son propre argent et gagne l’argent de l’autre. Nouveau miracle, voilà constituée une corne d’abondance inépuisable où le savoir s’accroît simplement par cette relation d’échanges réciproques. C’est là quelque chose qu’il nous faudra apprendre patiemment à tous les enseignants, à tous les ministres et à tous les administrateurs qui ne savent pas encore ou qui ont oublié que le savoir ainsi échangé est une corne d’abondance où l’on peut indéfiniment puiser.
Les cultures naissent de la misère.
Toutes les institutions humaines ont toujours oublié comment elles ont commencé : toutes furent fondées pour lutter contre l’adversité. Toutes. Elles furent fondées pour lutter contre la faim et la famine, contre la soif, contre la souffrance, contre l’injustice, contre la violence, contre l’ignorance et contre la misère. Il n’est pas une seule institution fonctionnant aujourd’hui qui à l’origine, ne chercha autre chose qu’à résoudre, avec des moyens extrêmement faibles, l’un des visages du mal qui nous accable tous, mal physique, mal économique, social ou même moral.
Mieux encore, toutes les cultures humaines naquirent de là, de la misère. Nous fûmes tous misérables au commencement, ce pourquoi nous avons fondé ensemble les institutions et les cultures de l’humanité. Mais en grandissant, ces institutions et ces cultures sont devenues arrogantes et elles ont toutes oublié leurs humbles origines. Elles ne savent plus pourquoi elles rendent la justice, pourquoi elles organisent des élections, pourquoi elles assemblent des armées, pourquoi elles enseignent le savoir. Les institutions ne savent pas pourquoi les enfants étudient. Les fils ne savent plus que leurs pères affamés mendiaient, souffraient et voulaient à tout jamais que leurs fils ne mendient et ne souffrent plus.
La Sorbonne sans doute, elle aussi, ignore depuis sa fondation au Moyen Age pourquoi elle commença. Nous avons de nouveau à le lui rappeler aujourd’hui. Nous venons ici pour lui enseigner que s’il existe ces murs et ces salles, ce savoir qui s’enseigne et qui s’élabore, ces chaires prestigieuses, c’est parce que des ancêtres lointains, présents ici pourtant, conçurent l’idée souveraine que le savoir miraculeux peut sauver du mal. Au moins en partie. Nous ne venons pas comme des mendiants, nous venons comme des donateurs. Et nous nous enrichirons à enseigner à nos collègues ce que nous avons à leur enseigner.
Savoir pour reconnaître.
Et pour finir, la question de la reconnaissance. Ce qui m’a le plus frappé au cours de ces dernières années de travail avec des amis d’ATD Quart Monde et qui correspond tout à fait à ma propre expérience d’enfance, c’est ce thème transversal de la reconnaissance. Mot toujours revenu sur les lèvres et vraie préoccupation de ceux qui veulent acquérir du savoir.
Comment reconnaître un savoir ? Comment reconnaître qu’un savoir est un savoir ? Comment reconnaître quelqu’un dans sa recherche de savoir ? Et au fond, qu’est-ce qu’un savoir reconnu puisqu’un savoir n’existe que lorsqu’il est reconnu ? Et qu’est-ce qu’une personne puisqu’une personne n’existe que lorsqu’elle est reconnue ?
La question fut posée dès le départ de nos travaux. Elle est traitée dans tous les travaux et elle reparaît dans toutes les solutions ( Cf le livre Le croisement des savoirs).
Les savoirs scolaires et universitaires sont constamment appelés dans ce travail des savoirs reconnus, comme le sont aussi les enseignants. La question posée à l’école, la voici : me reconnaît-elle, moi, comme personne et d’abord moi, comme savant ? Elle est posée aux enseignants, elle est posée aux condisciples de la classe. En fait, la vraie question est de savoir si j’existe aux yeux des autres. Est-ce que j’existe comme les autres ? Suis-je reconnu ou exclu ? Comment faire reconnaître le savoir du plus défavorisé ? Comment faire reconnaître les savoirs non reconnus ?
Le savoir n’est reconnu que comme ce qui me fait rentrer dans la société des autres, c’est-à-dire reconnu par elle. Du coup, je l’ai appris grâce à vous, chers amis, ce qui est recherché n’est peut-être pas le savoir mais la reconnaissance qu’il apporte. Donc le partage et l’ensemble des relations équilibrées. Rien n’est plus important et rien n’est plus vrai et c’est cela qui fonde l’idée que la lutte contre la misère et contre l’exclusion passe certes par l’acquisition d’un certain savoir, puisque le savoir permet la reconnaissance, mais surtout par la reconnaissance des savoirs non reconnus.
Je voudrais ici apporter une réflexion qui m’apparaît aussi décisive que celle que j’ai apportée sur le don et l’échange. Je voudrais dire à quel point la question que je viens de poser est fausse, mal posée et sans réponse. Pourquoi ? Parce qu’à l’école, dans ma famille, dans n’importe quel groupe social, si je suis en train de chercher de la reconnaissance, il faut bien que j’avoue que je ne suis pas le seul à le faire. Je ne suis pas le seul à me sentir exclu. D’où la question : comment se faire reconnaître par des gens qui sont à la recherche de la même reconnaissance ? Comment demander du pain à des gens qui sont aussi affamés que vous-même ? Dans l’un des mémoires que nous avons examinés, quelqu’un remarqua comme un secret, qui est probablement le fondement de tout notre travail : pour acquérir de la reconnaissance, il faudrait d’abord en donner. En donner avant de recevoir. Et si c’était cela, le secret ? Bien que tout le monde ait faim et soif de reconnaissance, tous ne peuvent la donner. Mais le savoir ne permettrait-il pas trouver le secret qui est de donner d’abord de la reconnaissance avant même d’aller la demander ? Voulez-vous acquérir du savoir, du vrai savoir ? Il faut oublier totalement la question de la reconnaissance. Et cela aussi, vous l’apprenez aux professeurs qui sont affamés de reconnaissance.
Sur les trois questions que je viens d’examiner : le don et l’échange, le problème du mal qui fonde la culture et la question inextricable de la reconnaissance, nous ne venons pas les mains vides. Nous venons les mains pleines d’un étrange savoir ignoré dans ces murs, dans ces salles et dans ces chaires. Et maintenant nous demandons aux universitaires dont je fus, d’échanger avec nous le vrai savoir qui sauve de la misère.
Article extrait du dossier n°170 (1999/2) de la revue Quart Monde (www.revuequartmonde.org) : « Le Quart Monde à la Sorbonne : croiser les savoirs ». Cette revue est publiée trimestriellement par l’institut de recherche du mouvement ATD Quart Monde.
vendredi 11 avril 2008
Metallica - The Call of Chtulhu
Un orchestre philharmonique pour Metallica... Avons-nous tous vieilli si vite ? et pourquoi pas un Cthulhu en peluche ?
jeudi 10 avril 2008
Kim Wilde - Cambodia
1982 - Kim Wilde, de passage chez Michel Drucker.
Paroles :
Well he was thailand based
She was an airforce wife
He used to fly weekends
It was the easy life
But then it turned around
And he began to change
She didnt wonder then
She didnt think it strange
But then he got a call
He had to leave that night
He couldnt say too much
But it would be alright
He didnt need to pack
They'd meet the next night
He had a job to do
Flying to cambodia
And as the nights passed by
She tried to trace the past
The way he used to look
The way he used to laugh
I guess shell never know
What got inside his soul
She couldnt make it out
Just couldnt take it all
He had the saddest eyes
The girl had ever seen
He used to cry some nights
As though he lived a dream
And as she held him close
He used to search her face
As though she knew the truth
Lost inside cambodia
But then a call came through
They said he'd soon be home
She had to pack a case
And they would make a rendez-vous
But now a year has passed
And not a single word
And all the love she knew
Has disappeared out in the haze
Cambodia - dont cry now - no tears now
And now the years have passed
With not a single word
But there is only one thing left
I know for sure
She wont see his face again
mercredi 9 avril 2008
Se préparer à partir pour rester...
Maintenant que j'ai plein de fuite possible il va peut-être m'être possible de travailler concrètement. Enfin juste quelques illustrations en passant :
Désobéir et repenser les vieux concept
A écouter si vous le pouvez, l'émission de samedi dernier. On y retrouvais un Michel Serres plus anar que jamais . A la suite une interview :
JM Pelt et Michel Serres, samedi 5 avril 2008, dans l’émission CO2 mon amour, France Inter
Comme le tigre pisse pour marquer son territoire, l’homme pollue pour s’approprier. C’est la théorie que propose le philosophe et Académicien Michel Serres dans son dernier essai, profond et impertinant. Polluer est le propre de l’homme, affirme-t-il. Pollution dure, physiologique, urine, sang, sperme, puis industrielle qui tâche et marque un territoire. Pollution douce aussi, par les symboles de la publicité et des marques…
Face à la catastrophe écologique qui nous menace, l’auteur appelle à la « location » du monde et propose un nouveau contrat naturel. Il faut, face au « mal propre », reposer les termes du bien commun. Entretien.
Pourquoi poser philosophiquement le problème de la pollution du monde ?
Les sciences dures, chimie, biochimie, climatologie font un travail admirable, mais s’interdisent de poser la question du pourquoi. Je suis parti de l’éthologie (science du comportement animal, ndrl), pour expliquer d’où vient le principe de propriété. Avant d’être un principe de droit, c’est une attitude naturelle de l’homme, au même niveau que celle du félin qui pisse pour marquer son territoire.
Quand l’Erika dépose sa merde dans la mer, il en expulse les autres. La pollution pose bien sûr le problème de la destruction, qui en est l’effet postérieur. Mais j’ai cherché à toucher l’intention. Et là on trouve cette idée très puissante d’appropriation.
Vous appelez l’humanité à devenir « locataire » du monde. Voyez-vous des exemples de ce que pourrait être ce nouveau contrat social ?
Je pense notamment à l’Antarctique, propriété de l’humanité depuis 1991. Au “mal propre” vient naturellement s’opposer le “bien commun”. Malheureusement je n’ai pensé à cette symétrie, qu’après avoir envoyé mon manuscrit à l’éditeur. Mais je pose dans ce livre la recommandation philosophique de redéfinir le droit de la propriété, qui ne protège que ce qui n’appartient à personne, pour y intégrer cette notion de bien commun. J’ai eu l’occasion de rencontrer Boutros Boutros Ghali, ancien secrétaire général de l’ONU, qui me disait qu’on évoquait l’air ou l’eau comme des enjeux cruciaux, on lui rétorquait: “On n’est pas là pour parler de l’eau ou de l’air, mais pour défendre nos intérêts”. Aujourd’hui dans les instances internationales, le problème en jeu est celui de l’intérêt national.
Pourquoi avez-vous décidé de prendre part au groupe 4 du Grenelle de l’environnement sur les modes de consommation durable ?
Parce que j’ai un attachement particulier aux agriculteurs et que j’accompagne leur cause depuis longtemps. Ils voulaient que je sois leur représentant.
En 1968, la critique de la société de consommation a fait émerger la question environnementale. 40 ans après, alors que la prise de conscience est élargie, seriez-vous prêt à dire que la sauvegarde de l’environnement est le nouveau combat collectif?
Je pense que c’est l’individu qui sera le vrai acteur de demain, avec sa carte bleue, son bulletin de vote… Le connectif remplace le collectif, comme autre moyen d’action. J’en vois des signes, avec par exemple, cette pétition pour les droits de l’homme au Tibet, signée par 1,3 million d’internautes en une semaine.
Par ailleurs, la bataille est polluante et je n’aime pas l’idée de combat. Savez-vous qu’on a retrouvé 10 tonnes de bombes au kilomètre sur le chantier de la ligne de train Paris-Bruxelles, vestiges de la première guerre mondiale ? Je préfère me définir comme lanceur d’idées.
La pollution que vous décrivez n’est pas seulement dure. Il y a une autre forme de pollution, celle du symbole et de la marque, contre laquelle vous êtes particulièrement sévère. Je vous cite:
“Marquer: ce verbe a pour origine la marque du pas, laissée sur la terre par le pied. Les putains d’Alexandrie, jadis, avaient coutume, dit-on de ciseler en négatif, leurs initiales sous la semelle de leurs sandales, pour que, les lisant, le client éventuel reconnaisse la personne désirée en même temps que la direction de sa couche. Les présidents des grandes marques reproduites par les publicitaires sur les affiches des villes jouiront sans doute, ensemble, d’apprendre qu’ils descendent en droite ligne, comme de bons fils, de ces putains là.”
Quand Mac Donald affiche son logo, il s’approprie le paysage, il le vole. Il y a la même agressivité dans l’appropriation “douce” de notre espace et de notre environnement par la pub. Le doux ne sauve pas toujours du dur.
On sent néanmoins de l’optimisme dans votre livre, malgré la perspective du cataclysme. Un amour des mots, des signes doux, qui, s’ils polluent, peuvent aussi être porteurs de sens.
Oui, c’est vrai. Il y a une forme de pessimisme ambiant, qui est vendeur. Vendeur…mais c’est tout. Je cherche à défendre autre chose.
Récemment, un entrepreneur dans le secteur du développement durable me disait qu’il manquait de penseurs pour exprimer les enjeux de civilisation qu’implique le réchauffement climatique. Pourriez-vous être de ceux-là?
Il y a dix ans, quand j’ai publié “Le contrat naturel”, tout le monde m’est tombé dessus. Aujourd’hui, on encense le “Pacte écologique”, de Nicolas Hulot, qui ne dit rien de plus. J’en déduis qu’il ne fait pas bon être trop moderne. Avec “Le Mal propre” je cherche à poursuivre l’entreprise essentielle du questionnement philosophique.
(Crédit photo DR)