mercredi 16 juillet 2008

201ème message : le Monde.fr

Extrait du Monde.fr :


"Après ceux de Naples et de Milan, les habitants des camps nomades de Rome vont aussi être fichés. Dans la capitale italienne, ce sont les opérateurs de la Croix-Rouge, avec le soutien de médiateurs culturels, qui sont chargés de faire le recensement. Celui-ci doit débuter dans l'un des 50 camps sauvages de la ville au cours de la semaine.

Lundi 14 juillet, le ministre de l'intérieur, Roberto Maroni, a annoncé la poursuite de l'opération. Pas question, selon lui, de "se faire impressionner par les critiques" et le tollé provoqué en Italie et en Europe. Jeudi 10 juillet, le Parlement européen avait adopté une résolution réclamant la fin de ce recensement jugé discriminatoire, sa pratique constituant "un acte de discrimination directe" fondé sur la race et l'origine ethnique.

Le gouvernement a rejeté avec fermeté ces accusations de racisme. Le ministre des affaires européennes, Andrea Ronchi, a estimé que la résolution du Parlement constituait "l'un des pires aspects de la politique de l'UE (Union européenne)". Le ministre de l'intérieur et haut responsable de la Ligue du Nord, mouvement populiste et xénophobe, a indiqué, lui, que "le recensement des Roms permet de protéger leurs enfants contre des abus, comme la mendicité, et de favoriser leur scolarité". Lundi 14 juillet, il a même prévenu que, selon lui, le modèle de recensement italien finira par être reconnu et adopté par les autres pays européens, afin d'affronter au mieux la question des nomades.

M. Maroni a annoncé qu'un premier rapport sur le recensement sera envoyé à la Commission européenne d'ici à fin juillet et que, pour la mi-octobre, toutes les opérations seront complétées. Débutera alors, toujours selon le ministre, le deuxième volet du recensement, soit "la scolarisation des enfants" et "la fermeture des campements sauvages".

A Rome, les fiches seront conservées dans les archives de la Croix-Rouge. Le relevé des empreintes digitales pour les mineurs n'est pas prévu, tout comme les cases "ethnie" et "religion", présentes dans les fiches distribuées à Naples, et qui devraient disparaître. Seules figurent informations d'état civil, sanitaires et biométriques. Chacun des nomades fichés recevra une carte. Elle servira à l'accès aux principaux services publics. La carte pour enfants contiendra aussi des informations sur leur scolarisation.

La Croix-Rouge et les médiateurs culturels ne seront, cependant, pas seuls. Des carabiniers, en civil, suivront les opérations et s'occuperont de ceux qui ne voudraient pas fournir les informations demandées. Quant à ceux qui ont des antécédents judiciaires, ils pourront être expulsés en tant que "personnes dangereuses".

Salvatore Aloïse"

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