lundi 11 février 2008

L'Histoire Sans Fin



Oui, je me re-penche sur ce film et vous laisse un lien qu'il est bien : http://www.rabaska.com/super/chroniques/2001/03/20010329_go.htm

Avec une petite analyse dont voici un court extrait, c'est le decryptage de la fin justement (d'ailleurs l'auteur du livre paru en 1979 ne s'appelle-t-il pas Michael Ende, ende signifiant "fin", la mise en abîme est sublimée, et vive l'oroboros qui illustre le livre dans le film :) )"
RÉSUMÉ
XVII

L'impératrice savait qu'un enfant de la Terre devait lui donner un nouveau nom, mais il fallait qu'Atreyu vive ses épreuves et ses émotions afin que l'enfant aussi sache qu'il est lui seul capable de sauver l'univers du rêve et le droit de rêver. Elle dit que l'enfant de la Terre
« lit sa propre histoire » et elle lui demande donc directement d'intervenir : « Sauve-nous, Bastien ! Dis mon nom ! » Bastien ne peut pas croire qu'il est si important. On ne peut pas le connaître à Fantasia. Mais devant l'imminence de la destruction totale de Fantasia, il ouvre la fenêtre du grenier et lance dans la nuit le prénom de sa mère morte. Aussitôt, les éléments déchaînés se calment et l'impératrice est à ses côtés. Du royaume de Fantasia, il ne reste qu'un grain lumineux que l'impératrice offre à Bastien pour qu'il recommence à croire en ses rêves.

ANALYSE
XVII

Shéhérazade (dans les contes de fées, la princesse est le plus souvent le symbole de l'inconscient qui sait) connaissait tous les récits susceptibles de restaurer l'amour et l'équilibre de l'esprit chez son prince (figure habituelle du conscient perturbé). De même, l'impératrice sait-elle ce qu'il faut faire et qui doit le faire. Le fait qu'elle (personnage de fiction) s'adresse à celui qui lit (dans le réel) fait passer cette histoire du merveilleux au fantastique (on a déjà noté quelques touches de fantastique plus tôt). Stimulé par une figure de son propre inconscient, Bastien réagit et finit par croire qu'il peut faire quelque chose (estime de soi retrouvée). Si bien qu'il osera aussi monter Falcor, lui qui redoutait le fait de monter à cheval. Il affrontera ses camarades
hostiles : « On vous aura », lance-t-il. Et c'est dans la joie qu'il se lance hors de la nuit dans la lumière du jour. Notre vie et notre réalité passent par nos rêves, reconnus et acceptés. Lorsque nos rêves se réalisent, notre moi s'accomplit, s'actualise.

Conclusion

Finalement, c'est toujours en soi qu'on lit. C'est soi que l'on
sauve : le salut est en soi. Voilà pourquoi il ne faut se soumettre qu'à soi-même. On a toujours raison d'être soi.

De plus, l'épisode de la grotte nous le rappelle, rien ne se perd : tout est, toujours et encore. Tout ce qui est vient de ce qui nous habite, de ce que nous sommes ou croyons être. En rêve et en réalité.

« Au début, c'est toujours la nuit », dit finalement l'impératrice à Bastien. Au départ, on ne se connaît pas. On sort de sa prime enfance, de son inconscient, de sa nuit. On naît de sa propre nuit. Si on l'ose : sinon, on reste dans la nuit et l'on s'y soumet en silence.

Bastien s'est remis lui-même au monde et il s'avance, joyeux, dans le matin. Hors de sa nuit. En fréquentant son imaginaire grâce à la lecture, il a trouvé en lui la force d'affronter à nouveau le réel. Comme cela se passe le plus souvent avec les contes de fées, l'imaginaire et le rêve ont servi à restaurer l'intériorité d'un être (lecteur) perturbé et au bord du découragement. "


Jean-Denis Pellerin

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