mercredi 13 février 2008

Lupercales et saint machin



Demain, c'est la saint-machin qui nous rappelle à quel point nous autres en mi-couple sommes des gens anormaux.

Je ne reviendrais pas sur la vie de prêtre de l'idole commerciale des amoureux d'occasions, qui évidemment en savait long sur le sujet, mais sur les lupercales oubliées. Et aussi je ne peux pas résister à l'envie de souligner la confusion de notre époque où un prêtre catholique romain devient le symbole du Couple, où ce soldat de Dieu est symbolisé par un dieu païen, Cupidon/Eros et ou même l'amour est devenu un produit de consommation (voir article sur meetic de la semaine dernière).

Donc voilà, un article largement critiquable, mais notez le style d'écriture pour faire jeune branchouille radionovesque que je trouve hilarant :


La Saint-Valentin n'a pas toujours été une affaire de fric. Au départ, un jeune prêtre courageux, sous l'empire romain.

Valentin était un jeune prêtre chrétien sous l'empire romain. Un clandestin, en ces temps de persécutions : les chrétiens, c'était l'underground de l'époque. Sa spécialité : il bénissait les fiancés qui se mariaient. Repéré, Valentin fut arrêté et décapité sous l'empereur Aurélien vers 270. 0n ignore l'année exacte de sa mort mais on en connaît le jour précis : un 14 février, veille d'une teuf très appréciée des jeunes Romains, la fête des Lupercales.


Les Lupercales se donnaient le premier jour du printemps en l'honneur de Lupercus, dieu de la fécondité, des troupeaux et des bergers. Pour fêter ça, les Romains organisaient la loterie de l'amour. Filles et garçons s'inscrivaient, on tirait les noms et on se mettait en couple pour un an jusqu'aux prochaines Lupercales.

Suivait un autre rituel, légèrement machiste : la "course des Luperques". Un petit marathon mixte autour du Mont Palatin, où les hommes fouettaient les femmes avec des lanières découpées dans les peaux des boeufs sacrifiés. Pas pour leur faire mal, mais pour leur apporter la fertilité et un accouchement sans douleur.

Le christianisme mit fin à ces horreurs. En 496, Gélase 1er, 48ème pape, interdit les Lupercales. Pour les remplacer, et perpétuer la mémoire de Valentin, Gélase le décréta patron des amoureux et avança la fête d'un jour, au 14 février. Le jour où on lui avait coupé la tête pendant que les jeunes de Rome préparaient les orgies du lendemain.

Puis la Saint-Valentin périclite et tombe dans l’oubli. Trop proche du Mardi-Gras. Elle a ressuscité, on sait exactement quand : le 14 février 1965, avec le premier tirage Spécial Saint-Valentin de la Loterie Nationale. Depuis le rite a repris, et c’est désormais une affaire de fric. Voir tous les spams sur le sujet qu’on reçoit dans son mail, les pubs dans les journaux et le métro, etc.

Il faudrait inventer du neuf sinon ça va lasser. Question : la Française des Jeux doit-elle relancer les Lupercales? Une loterie du couple, ou même du coup. Bien qu’en matière de tirage, on risque toujours de tomber sur un mauvais numéro.

2 commentaires:

Rose a dit…

Très bon article. No comment. Et c'est une fille qui le dit!

Rose a dit…

La St Valentin, oppression de la journée radieuse programmée, falbala et déballage annuel d' un amour que l'on se devrait de renouveler tous les jours plutôt qu'un fois.
C'est comme la fête des mères: fête pétainiste, la fête des mères, ça devrait être tous les jours ça et cette imbécile de journée de la femme , c'est symbolique mais ça devrait se renouveler 365 jours par an. Lolo Merci.